Friday, November 9, 2012

Et pour quelques centimes de plus : le coût social du sexisme

L'emploi de « Mademoiselle », un sifflement dans la rue, la suppression de « 1 » et « 2 » du numéro de sécurité sociale, madame « le » ministre, une réflexion spirituelle sur les femmes... autant de petits actes que les féministes combattent alors qu'elles ont le droit de vote et la possibilité d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation de leur mari. Pourquoi s'arrêtent-elles à ce genre de détail, de bribe, alors que finalement il y a plus grave dans le monde (la guerre etc.) ? Pour le comprendre, on peut faire l'analogie avec la gestion d'un budget.



Qui parmi vous se baisse pour ramasser une pièce d'un centime qui tombe du porte-feuille ? La plupart du temps ça n'en vaut pas le coût. On peut aussi facilement laisser quelques centimes de monnaie à un commerçant. Il arrive encore que l'on accepte de perdre quelques euros (voire plus en fonction de son budget) pour éviter de faire un effort. Le temps passé à économiser cet argent ne vaut pas l'argent que l'on perd. C'est la même chose avec la plupart des actes sexistes cités plus haut : beaucoup ne voient pas d'intérêt à faire des efforts : pris individuellement chacun de ses actes ne coûtent pas grand chose.

À l'échelle d'une entreprise ou d'une institution publique, il arrive que l'on cherche à chiffrer la perte de centimes. On peut alors se rendre compte que quelques centimes additionnés peuvent se chiffrer en milliers, centaines de milliers, million d'euros. Ne pas prendre en compte cette dépense peut signifier une perte de compétitivité, une faillite. L'entreprise ou l'institut dit alors « stop ! Faisons un effort sur ce point, nous ferons des économies. » C'est ce que disent les féministes : mis bout à bout, quelques centimes de sexismes représentent des millions qui coûtent cher à la société. Le résultat ? Une société moins égalitaire à base de petites dépenses individuelles que l'on ne veut pas prendre en compte. Ces dépenses sont sans doutes en partie responsables des échecs de notre société : des salaires plus bas pour les femmes, l'effet de plafond de verre ainsi que des violences faites aux femmes.

Oui, cela constitue un effort de s'arrêter à chaque petit acte sexiste. Individuellement ça ne sert pas à grand chose, mais sur l'ensemble de la société on peut y gagner. Chaque petite lutte contre le sexisme est un petit pas pour la femme et un grand pas pour l'humanité. Finalement, il y a des gens qui se baissent pour ramasser une pièce de un centime : cela n'en vaut pas le coût, mais c'est pour le principe. Pourquoi ne pas faire de même contre le sexisme ?

Cet article de l'Independent aborde assez justement le sujet : Filipino VS Cumbrian women - how sexism is still a socially acceptable prejudice.

2 comments:

  1. Je pense que le problème est assez similaire pour l'écologie... dis-moi, tu éteins bien le robinet quand tu te brosses les dents? :-)

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    1. Oui :). Dès que l'eau coule sans rien en dessous j'éprouve une honte sans fin. Pire, assez souvent je sers des légumes qui croquent un peu, car je n'ai pas bien nettoyé toute la terre de peur de gaspiller de l'eau.

      Par ailleurs l'écologie peut aussi rencontrer le sexisme ;) http://blog.plafonddeverre.fr/post/Elle-est-bonne

      Et là je ne suis pas d'accord avec la réplique « Déja j'en ai un peu assez des campagnes culpabilisantes. Je ne suis pas sûre que ce soit les ménages qui gâchent le plus de nourriture. » Je ne trouve pas ça culpabilisant et je trouve qu'il est important de faire des efforts à tous les niveaux.

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