Quand j'entends quelqu'un invoquer la liberté d'expression, c'est très souvent pour protéger des propos transphobes, racistes, sexistes, homophobes etc. La liste des justifications est classique : humour, ironie, second degré. Nous trouvons aussi ceux qui sont contre la bien pensance, qui osent dire les choses, qui veulent réveiller les consciences. Bla bla bla. Le fait reste le même : j'entends beaucoup parler de liberté d'expression quand on tape sur des minorités stigmatisées. Pour moi la liberté d'expression c'était justement le truc qui permettait à quelqu'un d'opprimé de pouvoir exprimer son malaise et se défendre. Du coup, à part cracher sur ceux qui ont déjà le plus de problèmes, est-ce que ça sert à quelque chose ? Je me suis rappelé de deux moments où j'ai été poussé à me taire, je vous propose de vous les raconter et d'en discuter. Ces deux histoires, (A) et (B), se passent il y a un peu plus de dix ans, quand j'étais étudiant en histoire et délégué au conseil de département à l'université François Rabelais de Tours.